RUINES NOUVELLES
SORTIE 30/08/2019
We Are Unique ! Records // BigWax
La Souterraine
Endirect : mon journal de bord de
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Thomas Boudineau : chant, guitares, harmonica, claviers
Romain Nègre : guitares
et avec
Julian Babou : basse
Benjamin Richard : batterie
Céline Ribault et Marion Dinse : choeurs
Michael Wookey : préproduction (2 titres)
Peintures : Christian Moreno
CD avec livret.
Disponible sur toutes plateformes.
"Probablement le meilleur deuxième album du Flegmatic"
La plupart des chansons de cet album me sont venues pendant la campagne électorale des présidentielles. Le climat était plutôt électrique.
Enfin disons que les gens étaient un peu tendus.
Pour ma part je n'ai pas suivi grand chose, j'étais trop occupé à contenir un burn-out qui menaçait chaque jour : je travaillais alors dans un centre d'art contemporain. Une expérience redoutable.
Comme je venais de passer le permis de conduire - jusque là je ne me transportais qu'en trains ou en autocars régionaux - je me suis mis à rouler comme un fou à travers les Cévennes et les Grands Causses, à remonter le Tarn d'Albi jusqu'à ses sources, les albums de Bob Dylan à fond dans ma bagnole, en particulier ses derniers, Time Out Of Mind, Love and Theft, Modern Times, avec sa voix de transistor grillé...
Chaque phrase, chaque rime me faisaient décoller du siège comme pris par des arcs électriques, et transcendaient les paysages que je traversais.
Le monde se retrouvait chargé d'une électricité bleue.
J'ai surtout rencontré le guitariste Romain Nègre (Cabanes). Ça n'a pas été facile pour lui, le pauvre. Je l'ai harcelé tous les jours avec le blues étrange que je voulais lui faire jouer, et les albums de Dylan...
J'ai aussi rencontré Luis Mazzoni, génial ingénieur du son, chamane à lampes qui a notamment travaillé avec Les Liminanas, International Hyper Rythmique et Raph Dumas, et dont le "vintage sound studio" est installé sur un genre de base lunaire à deux pas de chez nous.
Je lui ai parlé de cette « nuit éclatante » que je voulais peindre dans mon nouvel album.
Allumer la lumière, puis tout éteindre, et tout rallumer de nouveau, comme avec de puissants projecteurs.
La nuit d'été au-dessus du désert de caillasses. La nuit glacée, givrée. La nuit où vous pouvez entendre un serpent se faufiler entre les rochers à 18 kilomètres de la position où vous êtes. La nuit où vous entendez les pylônes électriques grésiller, chanter leurs mélopées, leurs contes. La nuit aux balcons des citadelles sauvages. Et la rumeur de villes lointaines, au loin, dont on reste prudemment à distance.
Je me suis toujours méfié des grandes émotions.
Les petites émotions sont des feux de camps au creux de la forêt.
On s'y fait réchauffer un café soluble et ça nous va très bien. Puis il faut aller de nouveau.
Se remettre en route. On ne sait où on va, mais on sent que ce sera surtout le voyage qui fera un genre de sens.
Et peut-être même, avec un peu de chance, et si l'on est disponible, les rencontres...
Et l'aube est radieuse.
Et le monde est merveilleux malgré tout.